Commémoration de l'Appel du 10 Juillet 1940 - L'appel de la Colère et de l'Espoir
Rassemblement
Dimanche 10 Juillet 2011à 11h
Stèle de Jacques DUCLOS
Place Croix de Chavaux
10 juillet 1940, L’APPEL DE LA COLERE ET DE L’ESPOIR
Au cours du mois de juillet 1940, un appel signé de Maurice Thorez, secrétaire général du Parti Communiste Français et de jacques Duclos était diffusé à 600 000 exemplaires. Alors que les forces vives de la nation semblaient écrasées pour toujours, seul – en tant que parti politique – le Parti Communiste relevait un défi qui paraissait impossible
Juillet 40 : des milliers de villes et de villages détruits, un million cinq-cents mille prisonniers de guerre, emprisonnements, condamnations à mort, instauration du gouvernement de Pétain qui prépare la « collaboration » avec l’Allemagne : la France vaincue, écrasée sous la botte nazie ne respire plus.
Le Parti Communiste est interdit et clandestin. Il subit la répression d’une police qui possède sur lui de solides fichiers établis à partir de ses longues années d’activités légales. Des milliers de ses militants peuplent les camps de concentration. Pourtant, de l’expérience du Front populaire de 1936, de la célébration du 150 ème anniversaire de la Révolution Française, en juillet 1939, un espoir va se lever.
L’Appel du 10 juillet est d’abord une formidable dénonciation politique des dirigeants du moment. La France , proclame l’Appel, est « meurtrie, douloureuse, trahie par ses dirigeants »
Ce ne sont ni les généraux battus, ni les affairistes, ni les politiciens tarés qui peuvent relever la France ; ils ne sont « bons qu’à la trahir et à la vendre. Ce n’est pas dans les milieux corrompus du capitalisme que peuvent se trouver les éléments de la renaissance nationale. C’est dans le Peuple que résident les grands espoirs de libération nationale et sociale ».Le peuple doit confisquer « tous les bénéfices de guerre et effectuer un prélèvement massif sur les grandes fortunes « et déférer à la justice les « ministres d’hier et d’aujourd’hui, généraux traîtres et incapables ».
L’Appel du 10 juillet est aussi un projet de restauration des libertés d’opinion, de presse, d’association, syndicales, de réforme de la Constitution.
Mais il demeure avant tout un grand cri de révolte :
« A la porte le gouvernement de Vichy ! A la porte le gouvernement des ploutocrates et des profiteurs de guerre »
Au moment de la diffusion de l’Appel, rien de tout cela ne semblait avoir la moindre chance d’aboutir !
Pourtant , malgré la double oppression des tueurs vichyssois et nazis, le Parti Communiste Français allait, dans les mois futurs , initier une politique de rassemblement patriotique. Tout un ensemble d’actions, de la pétition à la grève et à la manifestation, la recréation de syndicats et de comités populaires de solidarité allaient changer progressivement le climat politique et aboutir , le 15 mai 1941, à l’appel à la formation du « Front National de Lutte pour l’indépendance de la France «
Une longue bataille commençait dont les fruits seraient à la Libération les nationalisations, la Sécurité Sociale, l’E.D.F., le statut des fonctionnaires, le vote des femmes.
Aujourd’hui, alors que la droite et le M.E.D.E.F. s’emploient à détruire systématiquement les avancées conquises par le Conseil National de la Résistance à la Libération, que l’Union Européenne et la finance internationale, le F.M.I., enfoncent les peuples dans la précarité et la pauvreté, provoquent l’indignation et la révolte, il est bon de garder en mémoire l’exemple de ces militants et des forces vives du peuple qui, en d’autres temps , ont osé attaquer la barbarie et fonder les socles d’une société nouvelle.